La mécanique, prémonition d'un avenir meilleur, gangrène un à un les faibles et les bourreaux. La mécanique se compose d'éléments très variés, fabriqués dans un langage magique que seuls boulons et tubes de PVC peuvent murmurer. Sa construction organique, laisse supposer un rêve secret : devenir à elle toute seule, l'histoire de l'humanité. À force de promettre progrès et luminosité, la mécanique structurée vole aux âmes angoissées, la part de vie, l'instinct de survie et la belliqueuse liberté.
Ces visages marqués par la souffrance physique et psychologique se prénomment les Angoissés. Les yeux écarquillés, la boîte crânienne malmenée, la bouché étirée, ils émettent des cris que seules nos pensées les plus sombres peuvent comprendre. Ils sont les victimes de leurs propres actions dans la société, soudés à leur crime comme on l'est à sa conscience. La mécanique les laisse respirer, juste assez pour contempler cette lancinante tragédie. Sont-ils malheureux pour autant ? La réponse est non. Ils se ressemblent tous et se suffisent de cette vie médiocre. La rédemption n'est pas digne d'être appliquée à ceux qui refusent d'évoluer.
ENTRE RÊVE, CAUCHEMAR ET VÉRITÉ
Ce personnage statique comme une colonne grecque, c'est tout simplement mon personnage. Il avance dans une société qu'il ne comprend plus, se rebelle contre, mais fait tout pour.
Vêtu de noir comme les "casseurs d'oreilles", il marche et ne se retourne pas. Mon personnage évolue sans savoir si les autres sont conscients de son existence. Il ne veut laisser aucune trace de son passage, il ne fait qu'observer pour comprendre son univers, autrui. Il pense être d'ailleurs le seul, car chaque discussion ou contemplation le mène vers cette destination, celle de l'oublie et des ignorants.
Je ne pense pas qu'il soit le seul dans ce cas et malgré son air passif, il est sûrement à la recherche des autres, ceux qui comme lui cherchent une sortie ou plutôt une entrée vers un autre monde.
